Naissance de l’Ordre de Saint-Georges de France
À la fin de leur mandat, les deux hommes se séparèrent. Cependant, avant son départ, le Prince confia à Roger Macchia la mission de restaurer l’Ordre de Saint-Georges en France. Malgré les engagements militaires de Macchia sur divers fronts, cette mission demeura au cœur de ses préoccupations. En 1969, une fois libéré de ses obligations, il partagea son projet avec ses proches en prononçant ces mots mémorables :
« Que vive Saint-Georges ! »
L’Ordre de Saint-Georges de France vit ainsi le jour. Le premier adoubement se déroula le 12 septembre 1970 à Mézières, marqué par une cérémonie qui réaffirmait les valeurs chevaleresques. En tant que premier Grand Chancelier, Roger Macchia œuvra à développer l’Ordre avec un sens aigu de l’honneur et de l’organisation. Jusqu’à son décès à Paris le 10 janvier 1990, il laissa une empreinte indélébile sur cette institution, transmettant la direction à Dan Nicolle.
Restauration et Reconnaissance
En Russie, l’Ordre de Saint-Georges retrouva sa reconnaissance officielle en 1994 grâce à Boris Eltsine, avant de recevoir un statut légal par le décret présidentiel n° 1463 du 8 août 2000. Ce retour confirmait la place centrale de cet ordre dans l’histoire et la symbolique russe.
En France, l’Ordre de Saint-Georges, dans l’esprit de sa fondatrice Catherine II, perpétue ses traditions chrétiennes, militaires et hospitalières. Sous l’actuel Grand Chancelier Francis Stuck, l’Ordre continue d’incarner un idéal chevaleresque, rappelant son double héritage russe et français. À travers ses actions, il célèbre une fidélité aux valeurs intemporelles d’honneur, de foi et de service à l’humanité.

Roger MACCHIA en tenue traditionnelle tcherkesse
Origines et Histoire de l’Ordre de Saint-Georges de France
L’Ordre de Saint-Georges de France puise ses racines dans l’Ordre de Saint-Georges de Russie, fondé par l’impératrice Catherine II
le 26 novembre 1769. Considéré comme la plus haute distinction militaire et chevaleresque de la Russie impériale, cet ordre honorifique symbolisait l’excellence et le courage au service de la patrie. En 1916, le tsar Nicolas II décora la ville de Verdun, un geste marquant l’amitié entre la Russie et la France au cœur de la Première Guerre mondiale.
Dissous en 1918 par Lénine après la révolution bolchevique, l’Ordre perdit son caractère officiel. Pourtant, Nicolas II, lors de son assassinat le 17 juillet 1918, conserva la décoration de l’Ordre de Saint-Georges, qu’il considérait comme la plus prestigieuse parmi toutes celles qu’il avait reçues. Cette fidélité témoignait de l’attachement profond du dernier tsar à cet emblème d’honneur et de chevalerie.
Le rôle du Prince Jyouad Bey
Le Prince Jyouad Bey, duc de la Maison Royale de Russie et général des armées impériales, figura parmi les hauts dignitaires de l’Ordre avant de fuir la Russie en exil. Comme de nombreux “Russes blancs”, il trouva refuge à l’étranger et intégra, en 1946, un régiment de cavaliers tcherkesses sous mandat français. Commandé par Roger Macchia, ce régiment permit une rencontre historique entre ces deux hommes, unis par une profonde estime mutuelle.
Le Prince Jyouad Bey initia Roger Macchia à la chevalerie selon les traditions anciennes. Ce lien, marqué par l’esprit chevaleresque, donna lieu à un événement unique : le 3 juin 1947, dans le désert empreint de l’épopée des croisades, Roger Macchia veilla comme le faisaient les chevaliers du passé. Le lendemain, devant 400 cavaliers rassemblés, le Prince Jyouad Bey s’écria :
« Roger Macchia, par Saint-Georges, je te fais chevalier. »
L’épée toucha ses épaules, scellant un moment de grandeur et de solennité, accueilli par une ovation éclatante.
